La genèse
Des premières lignes à l’édition
D’un simple fichier Word à un livre édité, en passant par l’autoédition, découvrez tout le parcours du Monde d’en Bas !
Les « vraies » premières lignes du Monde d’en Bas ne sont pas du tout celles qui figurent au début des Prémices.
En fait, le prologue a été la dernière partie que j’ai écrite. Je l’avais imaginé depuis un certain temps, mais je ne l’ai tapé qu’après l’épilogue.
Ensuite, le premier chapitre Jour de vacances n’a pas existé tout de suite. Le livre commençait en fait par l’anniversaire de Jill, événement qui ne sera finalement jamais mentionné dans ce premier tome. Dans la première version, Jane et sa fille partaient dans le Monde d’en Bas dès le deuxième chapitre. L’achat des affaires scolaires et de Sarizu tenait en un petit chapitre (et non pas 2), et c’était le numéro 3. Mais je jugeais que ce début n’était pas assez développé ; j’ai donc tout repris, tout réécrit, et plusieurs éléments ont été supprimés ou modifiés.
Un peu plus loin, lorsque Jill fait la connaissance de Quentin, Samu, Lucie et Gilles, c’est parce qu’eux quatre la cherchaient. Dans la première version, ils se rencontraient par hasard. Mais, après réflexion, je me suis dit qu’il n’était pas logique, car peu crédible, que cela se passe ainsi. J’ai donc modifié cette partie aussi.
Un beau jour, je me suis assise en face de l’ordinateur, j’ai ouvert un fichier Word, et j’ai écrit un premier mot, en grand, en gras : «Sorciers». En effet, tel était le titre initial du Monde d’en Bas. Puis j’ai écrit la première phrase, quelque chose comme «La porte s’ouvrit». Je n’avais pas encore d’idée précise sur ce que je voulais raconter, et je ne savais pas si je parviendrais à terminer cette histoire, ou si je l’abandonnerais comme je l’avais déjà fait avec tant d’autres… Mais j’ai continué, encore et encore. Un page, deux pages, trois pages. J’étais emportée par mon récit… Comme je l’ai expliqué plus haut, tout ce début a été modifié, mais j’avais là les bases d’une histoire qui m’inspirait.
Au fur et à mesure que j’écrivais, des tas d’idées me venaient en tête. Même quand je n’étais pas devant l’ordinateur, j’imaginais une aventure qui arrivait à un personnage. C’est encore le cas maintenant. Je ne m’ennuie jamais car les héros du Monde d’en Bas sont toujours avec moi, en train de vivre telle ou telle chose.
Tout ce que j’imagine n’est pas encore placé dans le temps, mais, quand je ne sais pas ce que je pourrais bien écrire, je cherche dans toutes les idées que j’ai eues, et je trouve quelque chose…
Je me souviens tout particulièrement d’une balade en vélo sur les bords du Rhin. Le paysage était beau, bien sûr, mais je m’ennuyais. J’ai alors imaginé un autre personnage, auquel je n’avais jamais pensé: Corenn-Tekor. Toute l’histoire qui se déroule au Palais des Fées a été inventée lors de cette randonnée. J’ai imaginé le passé d’Assa et d’Archican, et leur futur, l’histoire des prochains tomes. Ils ne sont pas encore écrits, mais je sais déjà ce que ces deux sœurs vont vivre.
Mais il m’arrive aussi parfois d’inventer sur le moment, en écrivant. Ainsi, l’épilogue du tome 1 n’avait jamais été pensé auparavant…
Archican est le seul personnage que je n’ai pas vraiment inventé…
En fait, il est sorti de l’imagination débordante de ma petite sœur, Aliénor.
Elle avait environ trois ans lorsqu’elle l’a inventé. J’avais déjà commencé la rédaction du premier tome du Monde d’en Bas. Aliénor voulait « jouer au docteur ». Elle était le patient, et je devais la soigner. Lorsque je lui ai demandé son nom, elle a répondu « Archican Dino ». Et, depuis, à chaque fois qu’elle joue au docteur, elle dit s’appeler ainsi.
Je voulais faire plaisir à Aliénor, et j’ai cherché qui dans le livre pourrait s’appeler ainsi. Je n’ai pas immédiatement trouvé, mais je savais qu’un des personnages porterait ce nom.
Et puis, sur mon vélo, pédalant sur les bords du Rhin, comme je vous l’ai raconté plus haut, il m’est apparu comme une évidence que cette jeune fille, la petite sœur d’Assa, devait s’appelait Archican Dino…
Quand j’ai montré le livre à Aliénor, j’ai avant tout cherché le nom d’Archican. Je le lui ai montré. Elle ne savait pas encore vraiment lire, mais pouvait sans problème reconnaître un « A ». Je lui ai lu le nom, et elle était très fière et très contente, elle rayonnait.
J’ai fini le premier jet du tome 1 du Monde d’en Bas en mai 2013, peu avant la fête des mères. J’ai donc décidé, pour cette occasion, de mettre mon premier ouvrage sur le livre électronique de ma maman. Elle était contente et fière, tout comme moi.
Fin juin, je suis allée avec elle au salon du livre de Boulay. J’y ai rencontré Telia Caruso, une jeune auteure qui m’a expliqué comment elle avait fait pour auto-éditer son livre.
Ma maman m’a alors dit : « L’année prochaine, c’est toi qui seras de l’autre côté de la table, avec ton premier livre ».
Pendant les grandes vacances, nous avons essayé de corriger le livre. Mais nous avions du mal à nous retrouver toutes les deux libres au même moment, alors notre objectif de 10 pages par jour n’a pas été tenu.
Ma maman a alors proposé de faire une relecture toute seule, pour corriger les fautes d’orthographe, et pour vérifier qu’il n’y avait pas d’incohérences. Sur ses conseils, j’ai réécrit deux ou trois passages.
Pendant les vacances de février 2014, elle s’est vraiment beaucoup impliquée dans la correction. Ça m’a fait extrêmement plaisir. Et encore, j’étais bien loin de soupçonner à quel point elle travaillait dessus…
La 6 avril, le jour de mon anniversaire, ma maman a posé devant moi un gros paquet. Il était très lourd, aussi ai-je eu un peu de mal à le déballer. Finalement, je me suis retrouvée face à un carton. Je l’ai ouvert et là… Surprise ! 24 livres étaient séparés en deux piles, sur lesquelles un papier mentionnait « Le Monde d’en Bas: Tome 1: les prémices », et, plus haut « Héloïse De Ré ». Je ne vous cache pas que j’ai pleuré en comprenant que mon ouvrage avait été imprimé. Des milliers de questions me venaient à l’esprit, mais j’étais bien trop émue pour les poser.
Ma maman m’a appris que 82 autres livres patientaient dans d’autres cartons, dans une petite cabane près de la maison.
De nombreuses personnes se sont investies dans ce projet: ma mère, mes grands-parents et le frère de mon beau-père ont relu attentivement le livre à la recherche de fautes ; mon beau-père s’est occupé de la pagination ; et, bien sûr, Héloïse Collignon a réalisé la magnifique couverture.
A partir de ce jour, le rêve a commencé, et j’espère qu’il ne finira jamais ! Je me souviens m’être demandé le lendemain matin si je n’avais pas imaginé tout cela durant mon sommeil. Aujourd’hui encore, je me sens comme sur un petit nuage, bien loin de la réalité…
J’étais bien évidemment ravie par mon cadeau d’anniversaire, mais je me suis dit que si je pouvais trouver un éditeur au Monde d’en Bas, je serais encore plus comblée ! J’ai donc cherché sur Internet les maisons d’édition qui acceptaient les manuscrits par mail. En effet, je n’avais pas vraiment l’espoir de voir mon livre accepté par l’une d’elles, et je ne voulais donc pas investir de l’argent dans mes recherches. Après avoir trié au maximum les résultats, retirant de la liste toutes les maisons n’acceptant pas les romans de fantasy, je me suis jetée à l’eau, et finalement, j’ai envoyé mi-juin Le Monde d’en Bas à une vingtaine d’adresses. Dès lors, l’attente a commencé, même si je ne m’attendais absolument pas à recevoir une réponse positive.
Pourtant, assez rapidement, j’ai reçu une lettre d’une maison d’édition qui acceptait de publier mon livre, et qui m’envoyait le contrat. J’étais folle de joie, et totalement incrédule, mais mon enthousiasme est vite retombé quand je me suis rendue compte que 3000 euros m’étaient demandés pour un premier tirage. Je me suis renseignée sur les maisons sollicitant une participation financière, et ai lu qu’il fallait se méfier d’elles ! En effet, ces d’éditeurs, ne prenant aucun risque, seront probablement moins disposés à faire de la publicité.
J’ai donc pris mon mal en patience, mes espoirs tout de même revigorés par cette acceptation. Par la suite, j’ai reçu d’autres contrats de maisons d’éditions à compte d’auteur, toutes me demandant plus de 3000 euros.
J’ai attendu, attendu, et la bonne nouvelle a fini par arriver, mi-août ! J’ai reçu un mail des éditions du Quotidien, qui m’annonçait que mon livre était accepté, et qu’il serait publié à compte d’éditeur ! J’ai du relire le mail une bonne dizaine de fois, et le partager à mon entourage avant de croire que ce que je vivais était bel et bien réel.
J’ai rencontré l’éditrice en octobre, afin que nous discutions du contrat, et des améliorations que je pourrais apporter au Monde d’en Bas. Je suis ressortie du bureau ravie, car cette rencontre rendait l’édition du livre bien plus tangible !
J’ai repris le manuscrit, traquant les dernières fautes, raccourcissant les dialogues, comme l’éditrice me l’avait conseillé, et reprenant certains passages pour les rendre plus clairs ou plus logiques. J’ai renvoyé la nouvelle version début novembre. Peu après, j’ai encore dû effectuer une toute dernière relecture, afin d’éradiquer la moindre erreur.
La couverture aurait dû être réalisée par l’info-graphiste des éditions du Quotidien, mais ma demi-sœur, Héloïse Collignon a finalement pu la dessiner elle-même !
Le livre est paru le 13 janvier 2015, et depuis cette date, j’enchaîne les salons du livre et les séances de dédicaces pour promouvoir au mieux Le Monde d’en Bas ! Un second tome a vu le jour le 3 août et, bien sûr, je continue à écrire la suite des aventures de Jill et ses amis !